Et si on arrêtait de faire n’importe quoi avec la marque employeur ?

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Les amis, je suggère de profiter de cette période de crise pour en finir avec les opérations de communication low cost. Je pense à toutes ces campagnes de marque employeur qui alignent les poncifs censés être attractifs (« on est fun, on innove à tous les étages, on est collaboratif à mort, tu vas progresser à la vitesse de la lumière ») sans tenir compte de la véritable identité de l’entreprise.

Car aujourd’hui, les salariés qui y travaillent déjà, ne sont plus dupes face à ces discours opportunistes. Surtout, aucun candidat ne prendra le risque de changer de job s’il pressent un discours totalement fake de la part de ce type d’entreprise. Il est donc plus urgent que jamais de créer une marque employeur utile et pas futile.

Halte à l’abus de discours hyper marketés qui dénient la réalité

« Tu peux me sortir une marque employeur pour demain stp ? » Sans caricaturer (ou alors à peine), c’est ce dont rêvent certains services RH archipressés de recruter. Car, il faut le rappeler, la crise ne sévit pas pour toutes les activités et, Covid ou pas, les commandes sont là. En ce moment en France, il y a des entreprises qui manquent de candidats.

Et je ne vous parle pas des mastodontes qui, crise ou pas, reçoivent des camions de candidatures, mais des ETI/PME et TPE qui font 99,9 % du tissu économique français et ne sont pas toutes à l’arrêt, loin de là. Alors quand on manque de temps et qu’on veut, malgré tout, faire savoir qu’on recrute, il est tentant de se réfugier derrière un discours de marketing RH copié/collé sur celui d’autres boîtes pour allécher les meilleurs talents.

La marque employeur n’est pas qu’une promesse

Sauf que, Covid ou pas, les candidats ne sont pas des lapins de six semaines. Et même s’ils ont besoin de décrocher un emploi, ils sont tout sauf naïfs face aux promesses de leur futur employeur : –    « Nous cultivons l’esprit d’équipe »– Trop bien ! Mais j’ai lu sur les réseaux sociaux que vos managers ne font que des points individuels. Ils le créent comment l’esprit d’équipe… ?-    « Venez booster votre carrière chez nous ». –    Canon cette promesse !

Mais pourquoi ma future équipe n’a suivi aucune formation depuis deux ans… ? Faire carrière, c’est faire du surplace chez vous ?-    « Chez nous, l’humain au centre, ce ne sont pas que des paroles » –    Vous êtes sûr ? Parce que votre recruteur n’a même pas eu une parole pour savoir si j’allais bien ce matin.

Un peu froid comme premier contact pour une boîte humaine, non ? C’est tout le drame d’une mauvaise communication de recrutement autour de la marque employeur. Dès le premier contact avec l’entreprise, on risque l’effet Disneyworld : une fois à l’intérieur, on comprend que le château de la belle au bois dormant n’est qu’une façade.

Le candidat se sent dupé et quand bien même, il persiste à vouloir postuler – « ce boulot ou un autre, peu importe de toute façon » – vous risquez de vous retrouver avec un désengagé dans les 6 mois suivant la signature de son contrat.

Les vrais besoins des candidats

Bien sûr, je comprends les boîtes tentées de bricoler une stratégie de marque employeur sans passer par la case « qui sommes-nous vraiment et pourquoi venir travailler chez nous » ! Car présenter sa singularité d’employeur, c’est compliqué.

Surtout si l’on veut être honnête et ne pas vendre une réalité imaginaire. D’ailleurs, la crise ne va pas arranger les choses : nombre de candidats potentiels en poste affirment stopper leurs recherches par peur de ne pas passer la période d’essai. Il va donc falloir aligner les preuves plus que jamais pour les convaincre de bouger et attirer les meilleurs.

Faites le test : mettez-vous dans la peau d’un candidat hésitant, qu’il soit en poste ou pas. Il cherche à être rassuré sur 3 points essentiels : les conditions de travail, l’intérêt de la mission et… la mentalité de la direction. Une autre façon de désigner les fameuses « valeurs » qui font l’ambiance d’une entreprise, sa « culture » et toute sa différence. McDo n’est pas Burger King, Samsung n’est pas Apple, Ideuzo n’est pas… (je vous laisse compléter ).

Faites parler vos salariés

Attention, travailler sa marque employeur, ce n’est pas chambouler toute l’organisation de l’entreprise. Si, par exemple, les managers de la boîte mériteraient une remise à niveau, voire un reboot, ce n’est pas au cours d’une réflexion sur l’image d’employeur qu’il va être possible de changer cela ! Il faut faire avec et trouver des atouts sur d’autres domaines.

Toutes les entreprises ont des atouts. Dans certaines organisations, ces atouts n’ont jamais été identifiés, ni clairement formulés, et les salariés ne savent même pas en parler à leur conjoint… Faire en amont ce travail d’analyse sur ses points de singularité, c’est pourtant le seul moyen d’être authentique et de pouvoir mettre en place une image d’employeur de qualité.

Bonne nouvelle : vos salariés sont prêts à vous aider ! Ils sont très bien placés pour identifier ces différents points, et ils ont souvent un avis auquel le département de gestion des ressources humaines n’aurait pas pensé.

En plus, vos futurs collaborateurs en recherche d’informations sur la boîte font trois fois plus confiance aux employés qu’aux employeurs, selon de récentes études. Autant utiliser cette ressource pour rendre votre marque employeur authentique et humaine.

C’est aussi un très bon moyen de partager la responsabilité de cette marque employeur avec l’ensemble des salariés, une fois mise en musique. Et des collaborateurs qui adhèrent à un projet collectif, sont des collaborateurs plus motivés.

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