À l’ère du tout-digital, les marques ont déjà tranché : les réseaux sociaux règnent, et ce qui fait la différence, ce sont les communautés. Elles créent de la confiance, font circuler la preuve sociale et transforment des audiences en alliés.
Mais côté marque employeur, le virage n’est pas encore pleinement pris. On continue trop souvent à “diffuser” des messages quand il faudrait orchestrer des liens.
Comment amorcer – enfin – le tournant en 2026 ? Quelle stratégie pour construire et animer une communauté pour booster sa marque employeur ? On vous dit tout.
Qu’est-ce qu’une communauté ?
Une communauté est un groupe de personnes qui interagissent régulièrement autour d’un intérêt, d’un métier ou d’une cause partagée (personnelle, professionnelle, sociale…).
Où ça se passe ?
- En présentiel : événements, meet-ups, ateliers, conventions.
- En ligne : forums, réseaux sociaux, Slack/Discord, groupes WhatsApp, newsletters interactives.
L’accélération du numérique a multiplié les espaces d’échanges, rendant plus facile la mise en relation, le partage d’expériences, l’entraide et la montée en compétences. À tel point qu’aujourd’hui, 76 % des internautes déclarent faire partie d’au moins une communauté en ligne.
Les différentes formes de communautés
- Communautés de métiers (recruteurs, RH, tech, commerciaux, designers…) où l’on partage des pratiques et des défis concrets.
- Communautés affinitaires autour de sujets transverses : inclusion, RSE, innovation, bien-être, intrapreneuriat…
- Communautés internes qui favorisent l’échange entre collaborateurs et nourrissent la mobilité, mais aussi communautés externes rassemblant candidats, partenaires et ambassadeurs.
Ce qui fait une communauté
N’est pas communauté qui veut ! Pour entrer dans cette catégorie, un groupe doit regrouper les facteurs suivants :
- Des interactions récurrentes (pas seulement de la diffusion).
- Des rituels (formats, rendez-vous, codes).
- Un cadre d’animation clair (rôles, règles, outils).
- Une valeur perçue par les membres (apprendre, se connecter, être reconnu, contribuer).
Pourquoi les communautés sont puissantes pour la marque employeur ?
L’ère où les entreprises communiquaient de façon descendante avec les candidats est bel et bien révolue ! Aujourd’hui, les leviers pour attirer les talents sont différents – et certainement plus complexes.
En quête de sens et de partage, ils ne veulent plus simplement “travailler pour” une entreprise : ils ont besoin de créer un lien avec celle-ci et d’appartenir à un collectif qui partage leurs valeurs et leur donne la parole.
Les communautés s’intègrent parfaitement dans cette logique. En fédérant des personnes – y compris des potentiels candidats et des collaborateurs -, elles transforment la marque employeur en un écosystème vivant dans lequel chacun a un rôle actif à jouer.
Ce faisant, elle permet :
👉 De renforcer l’image de l’entreprise : que ce soit auprès de prospects, de clients, de candidats ou de collaborateurs, vous boostez votre notoriété et votre crédibilité sur un sujet bien spécifique.
👉 D’attirer autrement : plutôt que de passer par des canaux de recrutement classiques, vous misez sur l’inbound pour faire venir les candidats à vous.
👉 De fidéliser dans la durée : on reste pour le projet, mais surtout pour le collectif.
👉 De transformer les collaborateurs en ambassadeurs : dans une communauté, chacun devient le relais crédible et authentique de la marque employeur.
👉 De nourrir la culture d’entreprise : plus éloquent que des mots, votre communauté devient une preuve vivante de votre engagement et de vos valeurs.
Comment construire et animer une communauté ?
Comprendre la mécanique en trois temps
Pour créer et entretenir une communauté autour de votre marque employeur, vous devez comprendre le fonctionnement de cette mécanique en trois temps :
On crée du lien pour inspirer. On fidélise pour ancrer. On prescrit pour rayonner.
- Créer du lien : fédérer les membres de la communauté autour d’un intérêt commun (une passion, un métier, un engagement…
- Fidéliser : engager les membres de la communauté sur la durée en créant un sentiment d’appartenance fort et un attachement durable envers la marque/ l’entreprise.
- Rayonner : transformer naturellement la communauté en ambassadeurs et en prescripteurs de votre entreprise, pour mieux recruter, vendre ou fidéliser.
Avant de se lancer
Inutile de vous lancer corps et âme dans la création d’une communauté sans avoir un plan en tête. Prenez d’abord le temps de poser les fondations :
- Choisir un sujet : sur quelle thématique pouvez-vous légitimement vous positionner en tant qu’entreprise/ marque ? Par exemple, si vous vendez des équipements sportifs, vous pourrez très naturellement créer une communauté autour du running. Le sujet que vous choisissez doit concorder avec votre activité ou votre culture d’entreprise.
- Définir votre vision communautaire : poser les bases de ce que vous souhaitez faire vivre, faire grandir et faire rayonner. Répondez simplement à trois questions : quelle est la raison d’être de cette communauté ? Pour qui est-elle pensée ? Et quel impact souhaitez-vous produire ?
- Identifier vos publics cibles : à quoi ressemblent vos futurs membres ? S’agit-il d’experts métiers, de passionnés, de collaborateurs… ?
- Cartographier l’existant : y a-t-il déjà des micro-communautés informelles à valoriser ?
Construire la stratégie communautaire
Une fois votre idée bien définie, vous devrez concevoir toute une stratégie communautaire :
- Fixer des objectifs mesurables : notoriété, engagement, cooptation, rétention, feedback employeur…
- Définir des piliers de contenu et de discussion : les grands thèmes qui fédèrent et nourrissent le collectif.
- Choisir la bonne gouvernance : qui pilote ? quelle implication du management, des ambassadeurs, des RH ?
Animer dans la durée
Les communautés doivent se penser dans la durée. Car si vous avez parfaitement peaufiné la stratégie de lancement sans prévoir la suite, le soufflé risque de retomber…
- Créer des rituels : penser à des formats récurrents (cafés virtuels, témoignages, challenges, live talks) et des temps forts exclusifs.
- Valoriser les membres actifs : donner de la visibilité, remercier, co-créer du contenu avec eux.
- Entretenir la conversation : poser des questions, encourager le partage d’expériences, relancer les échanges.
Mesurer et ajuster
Pour évaluer l’impact de votre communauté, vous devez à tout prix mesurer et ajuster votre stratégie et continu.
- Suivre les bons indicateurs : taux d’engagement, participation, rétention, cooptations, mentions spontanées.
- Recueillir les feedbacks : enquêtes, interviews, échanges informels.
- Faire évoluer la communauté : adapter les formats, les sujets ou les outils selon la maturité.
Faire vivre l’écosystème
Une fois que votre communauté est bien installée, il s’agit de l’ouvrir, la connecter et l’activer au-delà du périmètre RH pour irriguer la marque globale et le business.
- Connecter la communauté à la communication externe : social media, site carrière, événements publics.
- Créer des passerelles internes/externes : entre collaborateurs, alumni, ambassadeurs, talents externes.
- Favoriser la co-création : hackathons, ateliers, contenus collaboratifs, mentoring croisé.
Le rôle clé du community builder
À l’heure où les communautés deviennent le nouveau cœur battant des marques, un métier émerge comme catalyseur de ces dynamiques : le community builder.
Bien plus qu’un simple animateur, il est le stratège et le facilitateur qui donne vie, structure et sens à la communauté.
Son rôle ? Concevoir, orchestrer et faire grandir des espaces d’échanges authentiques, qu’ils soient internes (collaborateurs, alumni, ambassadeurs) ou externes (talents, partenaires, passionnés).
Le community builder crée les conditions de la confiance : il écoute, comprend les attentes, détecte les signaux faibles et fait circuler la parole entre pairs. Véritable chef d’orchestre du lien, il transforme une audience en collectif engagé, et ce collectif en force de prescription.
En s’appuyant sur des rituels, du contenu co-créé et une animation continue, il veille à ce que chaque membre trouve de la valeur dans sa participation : apprendre, contribuer, être reconnu.
Au croisement du community management, du marketing, des RH et de la communication, le community builder devient un acteur clé de la marque employeur.
Il en capte les vibrations sur le terrain, nourrit la fidélisation, amplifie la portée des messages et renforce, jour après jour, le sentiment d’appartenance.