Pouvez-vous vous présenter et nous présenter Acorus ?
Maxime Gourlet, j’occupe le poste de directeur du développement humain au sein du groupe Acorus depuis près de 9 ans. Une formidable aventure humaine qui ne cesse de me surprendre d’année en année !
ACORUS est une ETI française pionnière dans l’éco-rénovation, entretient, rénove et réhabilite des bâtiments depuis plus de 20 ans afin d’améliorer les conditions de vie, de travail et de confort des utilisateurs des bâtiments qu’elle rénove.
En plus du sourire qu’elle procure aux occupants des actifs immobiliers, son ambition est de faire sourire ses collaborateurs, ses clients et la planète. Nous sommes actuellement un peu plus de 1600 salariés.
Quel était votre contexte ou enjeux RH avant de mettre en place votre politique de la semaine des 4 jours ?
La raison d’être du projet de passage à la semaine de 4 jours est d’innover dans notre modèle d’entreprise en améliorant la vie (au travail, et en dehors du travail) des collaborateurs d’Acorus, sans dégrader la satisfaction de nos clients et la productivité.
Voici les éléments de contexte, externes et internes à l’entreprise, qui nous ont amenés à envisager de basculer Acorus vers la semaine de 4 jours :
- Dans les métiers du bâtiment, le recrutement de techniciens est de plus en plus difficile et devient un élément limitant de la croissance de l’activité malgré des salaires élevés.
- Dans les métiers du bâtiment, les techniciens n’ont pas bénéficié des évolutions de l’organisation du travail permettant d’améliorer le confort (35h et télétravail, par exemple).
- Les entreprises ayant basculé à la semaine de 4 jours constatent en général que le meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle permet notamment d’être plus efficace au travail.
- Acorus possède une culture d’entreprise innovante et différenciante qui privilégie le bien-être des collaborateurs en misant sur l’autonomie, l’accompagnement et la responsabilité.
- Les collaborateurs d’Acorus ont la maturité et l’habitude de porter un regard critique sur leurs organisations afin de les améliorer en supprimant les gaspillages (lean).
Pouvez-vous nous en parler davantage et nous indiquer comment cela a-t-il aidé vos employés ?
- Meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : une semaine de travail plus courte permet aux salariés de consacrer plus de temps à leurs loisirs, à leur famille et à leurs amis, ce qui contribue à un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
- Réduction du stress et de la fatigue : moins de jours de travail signifie moins de stress et de fatigue liés au travail. Les salariés ont davantage de temps pour se reposer et récupérer, ce qui peut améliorer leur bien-être mental et physique (baisse significative des accidents du travail).
- Amélioration de la santé mentale : une semaine de travail plus courte peut réduire les risques de surmenage et de burn-out, contribuant ainsi à une meilleure santé mentale des salariés (baisse significative de l’absentéisme).
- Attrait pour les talents : hausse significative de la réception des candidatures dans une agence très touchée par la pénurie des profils et baisse très significative du turnover.
- Réduction des trajets domicile-travail : moins de jours de travail signifie généralement moins de temps passé dans les transports en commun ou en voiture pour se rendre au travail, ce qui peut réduire le stress lié aux déplacements.
- Encouragement de l’engagement et de la motivation : les salariés sont plus susceptibles d’être engagés et motivés lorsqu’ils bénéficient de conditions de travail flexibles et équilibrées.
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises envisageant une démarche similaire ?
- La mise en place de valeurs collaboratives :
Dans le monde du travail, la culture collaborative est un facteur clé de réussite. Lorsqu’il s’agit de mener à bien un projet aussi ambitieux que la transition vers une semaine de quatre jours, elle devient indispensable. Cette culture collaborative crée un contexte gagnant-gagnant, où les bénéfices de chacun renforcent ceux du collectif.
- L’évolution nécessaire du rôle du manager :
Le passage à la semaine de quatre jours offre une occasion unique de repenser le rôle traditionnel du manager dans le secteur du bâtiment, souvent caractérisé par un style de management “command & control”. Dans le cadre de ce projet, le manager doit évoluer pour devenir un “manager facilitateur”.
- Une volonté commune
Le souhait du passage à 4 jours par la majorité des salariés est essentiel pour l’envisager car il faut comprendre qu’il s’agit d’une construction commune, d’une nouvelle organisation du temps de travail en “co-construction”.
Quels sont les principaux avantages que votre entreprise a observés par la suite ?
Nous avons constaté une hausse de la productivité globale, une diminution des accidents du travail, du turnover et de l’absentéisme ainsi qu’une augmentation de l’attractivité de l’entreprise (et de la couverture médiatique).
Quels changements vos employés ont-ils remarqués dans leur vie personnelle et dans l’atmosphère de l’entreprise après l’avoir déployée ?
Il est encore trop tôt pour en parler, car cela ne fait que 9 mois depuis sa mise en place, et ceci concerne seulement notre agence Nantaise de 65 personnes. Nous allons étendre la semaine de 4 jours à l’ensemble du groupe à partir du 1er janvier 2024.