En France, les entreprises doivent composer avec un cadre réglementaire de plus en plus exigeant en matière de RSE. La directive CRSD contraint un grand nombre d’entre elles à formaliser leurs engagements et à communiquer sur leurs résultats. Ces obligations légales, l’entreprise doit les appréhender tout en veillant à ses impératifs économiques. Découvrez comment instaurer une démarche RSE conforme qui améliore votre performance globale.
Définition de la RSE en entreprise
La RSE, Responsabilité Sociétale des Entreprises appelée aussi Responsabilité Sociale des Entreprises, est une démarche qui consiste à intégrer des objectifs sociaux et environnementaux aux pratiques économiques et commerciales des entreprises. Dès 2011, la Commission européenne parle d’une responsabilité que les entreprises doivent endosser pour prendre conscience des effets qu’elles exercent sur la société.
Plus qu’une simple obligation, la RSE représente surtout une opportunité, celle de répondre aux attentes des clients, des fournisseurs, des partenaires et des collaborateurs, actuels et futurs. Aujourd’hui, ils veulent travailler avec des entreprises qui cherchent à limiter les impacts négatifs sur l’environnement et plus globalement sur la société.
La démarche RSE correspond certes à une demande sociétale, mais elle offre aussi l’occasion de se différencier de ses concurrents.
En quoi consiste la démarche RSE pour une entreprise ?
En Europe, les autorités ont progressivement réglementé la démarche RSE. En France, la loi PACTE, adoptée en 2019, joue un rôle dans cette dynamique. Bien qu’elle n’impose pas de démarche RSE obligatoire, elle encourage fortement les entreprises à s’engager. Ainsi, elles vont :
- Inscrire une « raison d’être » dans leur objet social. Cette démarche permet d’intégrer les enjeux sociétaux et économiques dans leur mission, tout en affirmant leurs valeurs et leur implication de manière claire et structurée.
- Inclure l’intérêt social dans leur gestion. Cela sous-entend une approche plus responsable et durable qui dépasse les seuls intérêts économiques des associés.
- Demander le statut d’entreprise à mission. Cela permet de formaliser un ou plusieurs objectifs sociaux et environnementaux dans les statuts. L’entreprise RSE s’engage alors à les poursuivre et déclare son identité de société à mission auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
Cette évolution démontre la volonté d’ancrer la RSE au cœur de la stratégie des entreprises, en alignant performance et engagement sociétal.
À partir de 2021, la Commission européenne initie ce qui deviendra la directive CRSD. Adoptée en 2022, elle introduit l’obligation progressive (pour 50 000 entreprises d’ici fin 2028) de produire un rapport annuel détaillé sur les 3 piliers RSE (environnemental, social et économique). Il devra inclure des informations précises dans ces domaines, ainsi que sur les risques auxquels l’entreprise peut être exposée.
La démarche RSE nécessite donc aujourd’hui de formaliser, de structurer et de démontrer ses engagements sociaux, environnementaux et économiques dans un rapport extra-financier de durabilité.
Les 7 principes RSE de la norme internationale
La norme internationale ISO 26000 fournit un cadre de référence pour aider à mettre en œuvre la démarche RSE. Elle repose sur 7 axes fondamentaux. Ils couvrent différents thèmes pour accompagner toutes les entreprises à intégrer une approche éthique dans leur gestion.
Voici les 7 principes de la RSE et ses thématiques principales :
- Le respect des droits de l’Homme. L’entreprise peut veiller à la diversité et à l’inclusion et lutter contre la discrimination et les inégalités salariales.
- L’amélioration des conditions de travail et des relations (entre collègues et avec l’employeur). Cela touche la protection sociale, les mesures de sécurité et l’attention portée à la bonne santé physique et mentale.
- La gouvernance qui prend en compte toutes les parties prenantes de l’entreprise.
- Les questions relatives aux consommateurs avec l’adoption de principes éthiques et responsables (sécurité des produits, services durables, etc.).
- Les contributions au développement durable local en construisant des partenariats avec des acteurs géographiquement proches.
- La loyauté en luttant contre la corruption et les comportements anti-concurrentiels.
- L’impact environnemental des activités de l’entreprise avec des engagements durables.
Les entreprises adaptent leur démarche RSE en fonction de leurs spécificités. Chaque stratégie reste unique et varie selon la taille, le secteur, le contexte géographique et les priorités de l’entreprise. Par exemple, une entreprise IT pourrait valoriser la sobriété numérique et promouvoir le télétravail pour limiter les déplacements. Un grand groupe industriel mettra, quant à lui, l’accent sur la diminution des déchets et des émissions de gaz à effet de serre.
Les 3 piliers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises
C’est en intégrant ces 3 piliers que l’entreprise peut initier une démarche RSE globale. Elle peut ainsi répondre aux attentes sociétales, mais également renforcer sa position sur le marché en tant qu’entité véritablement responsable et engagée.
Le pilier environnemental
Ici, l’objectif est de diminuer l’empreinte écologique des activités de l’entreprise. En adoptant une démarche de gestion durable des ressources, de réduction des émissions de gaz et de promotion de l’économie circulaire, les entreprises peuvent limiter leur empreinte négative sur l’environnement.
La démarche RSE consistera par exemple à investir dans les énergies renouvelables ou à participer à des projets de compensation carbone pour lutter contre le réchauffement climatique.
Le pilier social
Il concerne principalement les pratiques internes en matière de respect des droits, d’égalité et de bien-être au travail. Il s’agira de garantir des conditions de travail sécurisées, de promouvoir la diversité et l’inclusion et de respecter les règles liées au droit du travail.
Avec ce volet de la démarche RSE, l’entreprise améliore la satisfaction et la motivation de ses employés. C’est notamment un excellent moyen pour renforcer son attractivité en tant qu’employeur.
Le pilier économique
La RSE contribue directement à augmenter la performance économique.
Bien sûr, l’entreprise a vocation à générer des bénéfices pour assurer sa pérennité. Pour concilier rentabilité et engagement RSE, elle va devoir accorder une attention particulière à une gouvernance responsable. Elle va aussi apprendre à mieux gérer les risques et à faire les bons choix d’investissement, ceux qui sont à la fois durables et économiquement viables.
La démarche RSE participe à la réduction des risques et des coûts opérationnels. Par exemple, en optimisant l’utilisation des ressources, l’entreprise peut diminuer sa consommation en eau et en électricité ou encore améliorer les performances énergétiques de ses locaux. Et avec une gestion efficace des déchets, elle peut obtenir une baisse significative de ses dépenses d’exploitation.
Enfin, s’engager dans une démarche RSE renforce la marque employeur. Un collaborateur motivé par des valeurs qui résonnent avec les siennes devient plus performant et investi.
Les actions indispensables pour instaurer une démarche RSE
Déterminer les parties prenantes
Les parties prenantes regroupent toutes les personnes physiques ou morales, internes ou externes à l’entreprise, qui peuvent influencer ses activités ou être impactées par celles-ci. En interne, ce sont les employés, les dirigeants, les syndicats, etc. En externe, on retrouve les clients, les fournisseurs, les partenaires, les investisseurs, mais aussi les collectivités locales.
Elles ont un intérêt direct dans les activités de l’entreprise. Leur rôle est important, car c’est à travers leurs besoins que cette dernière va orienter ses priorités. En les impliquant dans l’élaboration de sa politique RSE, l’entreprise peut concevoir des solutions adaptées à leurs attentes.
Cependant, puisque satisfaire tout le monde est impossible, bien connaître ceux et celles qui lui portent un intérêt permettra aussi de hiérarchiser les actions à mener. Par exemple, pour plaire à ses clients, une entreprise pourra privilégier l’usage de matériaux recyclés ou proposer des produits locaux et biologiques. Une autre priorisera la sécurité de ses employés, des augmentations salariales équitables ou des négociations collectives transparentes dans le but de fidéliser ses collaborateurs.
Réaliser un audit approfondi
L’audit RSE est une étape essentielle, car il offre une vue d’ensemble des points forts et des axes d’amélioration. C’est l’audit qui permettra d’anticiper les obstacles et les risques, de déterminer la démarche la plus pertinente et d’évaluer les ressources nécessaires. Procéder à cet état des lieux permet de réfléchir à son mode de fonctionnement pour optimiser sa stratégie RSE.
Deux possibilités s’offrent aux entreprises :
- Réaliser un audit interne. Bien que pratique, il peut manquer d’objectivité, car les équipes peuvent éprouver des difficultés à prendre suffisamment de recul. Il nécessite de désigner une personne référente en interne, qu’il faudra recruter ou former pour effectuer cette tâche. La démarche reste cependant intéressante pour les plus petites structures, car elle permet de recueillir un premier diagnostic à moindre coût.
- Faire appel à un conseil externe. L’audit externe offre une analyse plus impartiale et donne une crédibilité supplémentaire. Il peut également faciliter l’obtention de certifications environnementales ou sociales.
Lors de cet audit, de multiples indicateurs seront examinés, notamment les performances environnementales (consommation d’énergie, empreinte carbone, part d’énergies renouvelables utilisées, etc.), les conditions de travail (proportion de CDI, qualité de vie, diversité et inclusion, etc.) ainsi que la communication interne liée à la RSE.
Un diagnostic global couvrant les trois piliers de la RSE permet d’identifier les risques et les opportunités avant de s’engager. Cela ne signifie pas que l’entreprise doit auditer toutes les thématiques, mais plutôt qu’elle devra balayer des sujets à la fois environnementaux, sociaux et économiques pour bénéficier d’une vue d’ensemble.
Définir ses actions et ses priorités
La consultation des parties prenantes et l’audit ont permis de définir les objectifs. Une fois les enjeux identifiés, on doit les hiérarchiser. C’est là qu’intervient ce qu’on appelle la matrice de matérialité. Cet outil classe les thématiques selon leur importance et les conséquences qu’elles peuvent avoir sur l’entreprise.
Cette étape va orienter les efforts vers des actions à fort impact, en fonction des besoins du secteur et des spécificités locales. L’entreprise se retrouve ainsi avec une feuille de route claire, ce qui lui évitera de se disperser et d’allouer des ressources, humaines et financières, sur des initiatives aux effets limités.
Dans le cadre de votre démarche RSE, vous allez dresser la liste des actions que vous souhaitez mettre en place, les moyens pour y parvenir et le budget nécessaire. S’agissant précisément du budget, assurer une répartition cohérente lissée sur les 3 piliers de la RSE sera important. Vous pouvez mener différentes actions pour chaque thématique de la RSE :
- Le pilier environnemental. Les entreprises peuvent adopter des solutions pour réduire leur consommation d’eau, installer des toitures végétalisées pour favoriser la biodiversité, encourager l’utilisation de matériaux recyclés dans leurs processus de fabrication, etc.
- Le pilier social. Les actions sont essentiellement ciblées sur le bien-être du collaborateur. Cela peut être plus de formations professionnelles, l’instauration du télétravail, un réagencement des locaux, etc. La mise en place de programmes pour veiller à la santé et à la sécurité des employés ou toute action qui tend à améliorer la qualité de vie au travail constitue une démarche RSE.
- Le pilier économique. Les entreprises peuvent s’engager à renforcer la transparence financière. Elles peuvent investir dans des technologies innovantes pour développer leur efficacité opérationnelle ou encore nouer des partenariats avec des producteurs locaux.
Sensibiliser et former ses salariés
Vous avez consulté en amont vos salariés, car ils sont une de vos parties prenantes. Ils se sentent donc déjà concernés et auront envie de s’impliquer si vous les formez aux enjeux RSE de votre entreprise. Cette pratique permet à chacun de prendre conscience de l’impact de ses comportements, individuels et collectifs, ainsi que celui de l’entreprise dans son ensemble. En adoptant cette approche, vous les encouragez à voir votre démarche comme une opportunité de contribuer positivement aux enjeux RSE, plutôt que comme une contrainte.
Adaptez les formations en fonction des services ou des métiers concernés. Par exemple, formez les managers à intégrer la RSE dans leur gestion et sensibilisez les équipes techniques aux pratiques écoresponsables spécifiques à leur domaine. Mettez l’accent sur des actions concrètes, accessibles et parlantes pour tous. Organisez également des ateliers collaboratifs où chacun peut s’exprimer et contribuer à trouver des solutions adaptées. Cela permet d’éviter une approche trop « descendante ».
Enfin, nommer un référent RSE est indispensable pour mieux coordonner les initiatives et remotiver les équipes si nécessaire. Dans les grandes entreprises, cela exige souvent une création de poste. En revanche, dans les TPE-PME, cette mission est généralement confiée à un collaborateur volontaire, du service des Ressources humaines ou du marketing.
Communiquer sur la politique RSE
L’attractivité de votre entreprise auprès des talents, l’intérêt de vos clients pour vos produits et vos services dépendent en grande partie de votre marque employeur. Vos engagements RSE véhiculent les valeurs de votre organisation. Pour que vos parties prenantes les comprennent et les adoptent, la communication RSE est déterminante.
La RSE dans la communication interne
Pour que chaque collaborateur adhère pleinement à votre démarche RSE, cherchez à communiquer le plus clairement possible. Vous pouvez la structurer de la façon suivante :
- Présentez la situation actuelle avec ses impacts sur la RSE. Partagez des chiffres et des faits concrets pour que chacun puisse comprendre où se situe l’entreprise dans sa démarche RSE.
- Impliquez vos équipes. Expliquez les gestes que chacun peut adopter pour améliorer la situation, comme le tri des déchets, l’utilisation raisonnée des outils numériques ou la gestion des ressources énergétiques.
- Partagez votre vision. Organisez des sessions de sensibilisation ou des réunions internes pour présenter la démarche RSE.
- Formalisez votre engagement. Créez un guide RSE qui décrira vos valeurs, vos objectifs et les actions que vous comptez mener. Ce document pourra également servir de support pour intégrer la RSE dans l’identité de votre marque.
- Mettez en valeur les résultats. Communiquez sur les progrès réalisés en soulignant les contributions de vos collaborateurs. Cela augmentera leur investissement et leur motivation.
La RSE dans la communication externe
La communication externe s’effectue dans un second temps. Elle renforce votre image en montrant à vos clients et à vos partenaires externes la réalité de vos engagements. Pour cela, utilisez des canaux diversifiés, tels que le rapport annuel, les newsletters, les articles de blog sur votre site ou encore les réseaux sociaux.
Votre communication RSE doit rester authentique pour éviter tout risque de greenwashing : parlez des actions que vous avez réellement mises en place ou qui sont en cours de réalisation. Adaptez votre message en fonction de chaque partie prenante pour créer une communication plus ciblée. N’oubliez pas de souligner l’impact concret de leur contribution sur la réussite de votre stratégie RSE.
Suivre et mesurer les résultats de ses actions RSE
Pour suivre et évaluer vos résultats, chaque objectif doit se définir de manière précise et s’associer à un indicateur pertinent. Vous retrouverez par exemple :
- Sur le volet social. Le taux de satisfaction des collaborateurs (par des enquêtes internes), le nombre d’heures de formation par salarié, le taux de promotion interne ou encore la diversité des recrutements.
- Sur le volet environnemental. La part des énergies renouvelables utilisées, le volume de déchets recyclés, l’évolution de la consommation d’eau.
- Sur le volet économique. La proportion de fournisseurs locaux ou certifiés ou le montant des économies réalisées.
Depuis janvier 2024, la directive CRSD impose la publication d’un rapport extra-financier pour certaines catégories d’entreprises. Le nombre d’établissements concernés augmentera progressivement jusqu’à fin 2028, laissant penser qu’à terme, cette obligation pourrait s’étendre à presque toutes les structures.
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