Facebook annonce le retour de son jobboard face à la vague IA

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Alors que l’intelligence artificielle redessine en profondeur le marché de l’emploi, Meta décide de relancer son jobboard sur Facebook aux États-Unis pour aider les juniors à trouver leur premier emploi.

Une annonce qui intervient un mois après qu’OpenAI a révélé travailler sur sa propre plateforme de recrutement alimentée par l’IA, capable d’associer automatiquement les compétences des candidats aux besoins des entreprises.

Face à une automatisation croissante qui menace les postes d’entrée de gamme, ces initiatives marquent le retour des géants de la tech sur un terrain inattendu : celui de l’emploi humain.

Le grand comeback du jobboard de Facebook

Des offres d’emploi pour les jeunes adultes

Les offres d’emploi font leur retour sur Facebook Marketplace pour les utilisateurs américains d’Android et d’iOS. Dans son annonce publiée lundi, l’entreprise Meta souligne que ces offres s’adressent principalement aux “jeunes adultes cherchant des emplois locaux de niveau débutant”, ainsi qu’à ceux recherchant des missions à temps partiel.

Meta précise que la rubrique Facebook Jobs offrira une nouvelle façon pour les Américains de découvrir et de postuler à des emplois près de chez eux. Les utilisateurs pourront rechercher des offres via un onglet dédié dans la section Marketplace, avec des filtres par catégorie, distance ou type de poste.

Les entreprises locales pourront également publier leurs offres directement sur leurs pages Facebook, et ces publications pourront apparaître dans les groupes locaux ou professionnels pertinents.

Coup d’arrêt pour Facebook Jobs en 2023

L’outil avait été lancé pour la première fois aux États-Unis et au Canada en 2017, permettant aux entreprises de publier des offres directement sur leurs pages Facebook. Les utilisateurs pouvaient parcourir les annonces, postuler via Messenger, et même remplir automatiquement leurs candidatures avec les informations de leur profil. Le service avait ensuite été étendu à plus de 40 pays en 2018, intégré dans l’onglet “Jobs” de Marketplace.

Cependant, Facebook Jobs a commencé à décliner après la pandémie. La fonctionnalité a été restreinte aux États-Unis et au Canada en 2022, avant d’être supprimée totalement en 2023. Facebook permet toujours aux entreprises de publier des offres via des publicités, mais la fonction dédiée avait disparu.

Le tsunami de l’IA sur le marché de l’emploi

Les jeunes actifs pénalisés

Bien que Meta n’ait pas donné d’explication officielle sur le retour de son jobboard, il est évident que cela survient après l’annonce de la création par OpenAI d’une plateforme d’emploi.

Cette initiative soulève des inquiétudes dans un marché de l’emploi en pleine mutation à cause de l’IA, un secteur dans lequel Meta joue également un rôle majeur.

Les postes d’entrée de gamme sont particulièrement exposés à cette transformation. Selon le PDG d’Anthropicla moitié des emplois de bureau destinés aux débutants pourraient disparaître dans les cinq prochaines années, ce qui pourrait entraîner un chômage de masse atteignant 20 %.

Ce scénario apocalyptique rejoint les prédictions du Future of Jobs Report 2025, qui annonçait en janvier la suppression de 92 millions d’emplois d’ici 2030, tout en prévoyant la création de 170 millions de nouveaux postes. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que Meta mise à nouveau sur sa plateforme d’emploi pour aider les jeunes adultes.

L’urgence de repenser les compétences

Si le tableau dressé par les experts semble particulièrement obscur, il est loin d’être une fatalité. Pour faire face à l’obsolescence programmée des compétences, les entreprises doivent anticiper dès maintenant la transformation des métiers.

En formant leurs employés aux compétences numériques et en encourageant l’apprentissage continu, elles peuvent non seulement survivre à cette transition, mais aussi en sortir renforcées.

Plutôt que de percevoir l’IA comme une menace, les entreprises doivent changer leur regard et la considérer comme une opportunité – si ce n’est une nécessité – de renforcer leur performance. Car, si l’intelligence artificielle investit les métiers d’exécutants, elle replace paradoxalement l’humain au coeur des fonctions. Plutôt que de cantonner les collaborateurs à l’opérationnel, elle leur donne la possibilité de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Cette évolution pourrait favoriser l’émergence de nouveaux types de métiers et de compétences, où l’humain serait au centre de la prise de décision, de la créativité et de l’innovation, tandis que l’IA assurerait les tâches répétitives et analytiques.

La guerre des jobboards fait rage

Plus que jamais, les géants de la tech ont investi le marché de la recherche d’emploi comme champ de bataille. Dans cette révolution numérique, Meta fait son grand retour seulement un mois après l’annonce de la création du jobboard d’Open AI, capable de jumeler les compétences des candidats aux besoins des entreprises avec une précision redoutable.

Loin d’être les seules pièces sur l’échiquier, ces géants entrent aussi en concurrence avec LinkedIn, qui peaufine son premier agent IA de recrutement pour faciliter le travail des RH. Indeed, de son côté, n’est pas non plus en reste, répliquant avec sa propre solution alimentée par l’IA pour affiner les processus de recrutement.

Les acteurs traditionnels de la recherche d’emploi sont donc contraints d’intégrer des outils de plus en plus sophistiqués pour rester compétitifs dans un marché progressivement dominé par les technologies intelligentes.

Une chose est sûre : une nouvelle ère du marché de l’emploi se profile, et elle se composera avec les géants de la tech et du recrutement. Ce sont eux qui dicteront le tempo, et les entreprises n’auront d’autre choix que de suivre le rythme.

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