Définition heures de nuit
Les heures de nuit correspondent à une période de travail spécifique, encadrée par le Code du travail. Elles concernent toute activité exercée pendant une plage horaire définie comme « nocturne », et ouvrent droit à des conditions particulières : majoration salariale, repos compensateur, et parfois des aménagements spécifiques liés à la santé ou à l’organisation du travail.
À quelle heure commence le travail de nuit ?
Selon la définition légale, le travail de nuit commence à 21 h et se termine à 6 h.
Cette plage horaire peut être modifiée par accord collectif, mais elle doit :
- Couvrir au moins 9 heures consécutives
- Inclure l’intervalle minuit – 5 h
Exemples d’adaptations possibles :
- 22 h à 7 h
- 20 h à 5 h (non conforme, car ne couvre pas minuit – 5 h)
Quels types d’emplois proposent du travail de nuit ?
Le travail de nuit est courant dans les secteurs nécessitant une activité continue ou des services 24 h/24. Il concerne notamment :
- Santé : infirmiers, aides-soignants, médecins de garde
- Sécurité : agents de sécurité, police, pompiers
- Industrie : opérateurs en 3×8, maintenance industrielle
- Transports : chauffeurs routiers, conducteurs de train, personnel aérien
- Médias et communication : journalistes radio/TV, rédacteurs de presse en ligne
- Nettoyage, logistique, grande distribution : préparateurs de commandes, employés de maintenance, réassortisseurs
- Hôtellerie restauration
Est-on payé davantage pour les heures de nuit ?
Oui, les heures de nuit sont en principe rémunérées à un taux supérieur au tarif horaire normal.
Le niveau exact dépend de :
- La convention collective de l’entreprise
- Les accords de branche ou d’établissement
- La régularité ou non du travail de nuit
Le salarié peut également bénéficier :
- D’une prime de nuit
- D’un aménagement de son temps de travail
- D’un suivi médical renforcé
Quelle rémunération pour les heures de nuit ?
La rémunération du travail de nuit varie selon la convention collective applicable, mais le Code du travail impose des contreparties obligatoires :
- Majoration salariale : souvent entre +20 % et +50 %
- Ou repos compensateur équivalent
Exemple :
- Taux horaire classique : 12 €
- Majoration de nuit : +25 %
- Taux de nuit = 15 € / heure
Le 1er mai de nuit donne droit à une double majoration (jour férié + travail de nuit), si travaillé.
Combien d’heures de nuit par jour ?
Le Code du travail prévoit qu’un salarié de nuit ne peut pas travailler plus de 8 heures consécutives par nuit, sauf dérogation prévue par accord collectif.
En cas de circonstances exceptionnelles (urgence, activité continue), ce plafond peut être porté à 12 heures, sous conditions strictes et temporaires.
Peut-on refuser de travailler de nuit ?
Le travail de nuit doit être justifié par la nécessité de continuité d’activité (santé, sécurité, production, transport…). Il ne peut pas être imposé unilatéralement.
Le salarié doit donner son accord écrit, sauf si le travail de nuit est déjà précisé dans le contrat de travail ou la fiche de poste.
Des protections spécifiques s’appliquent :
- Aux femmes enceintes, qui peuvent demander à être affectées à un poste de jour
- Aux salariés en désaccord, qui peuvent saisir l’inspection du travail
Quelle différence entre heures de nuit et heures supplémentaires ?
- Les heures de nuit concernent une période horaire spécifique, indépendamment du nombre d’heures travaillées.
- Les heures supplémentaires correspondent à un dépassement de la durée légale du travail (au-delà de 35 heures hebdomadaires).
Une heure peut donc être à la fois de nuit et supplémentaire, avec une double majoration possible selon les cas.
À différencier de :
- Heures supplémentaires : heures effectuées au-delà du temps légal hebdomadaire
- Astreinte : période de disponibilité sans présence obligatoire
- Travail posté : organisation en rotation d’équipes (matin, soir, nuit)
- Repos compensateur : temps de repos attribué en compensation d’heures spécifiques
- RTT : jours de repos liés à un excédent d’heures sur la semaine