Maintenant ça suffit : soyons fiers d’être DRH !

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Il est toujours difficile de réagir sous le coup de l’émotion à un fait divers, tant le risque de se retrouver condamné par les juges autoproclamés qui pullulent sur les réseaux sociaux est grand.

Seulement, il y a aussi des moments où prendre la plume est une nécessité impérieuse. Le drame qui a coûté la vie à 3 professionnelles des Ressources humaines ne peut pas, ne doit pas nous laisser sans voix, nous, qui travaillons chaque jour à leurs côtés.

Des experts diront qu’il s’agit de l’acte d’un déséquilibré, ou d’un désespéré. Mais en vérité, cet acte abominable est le fruit d’années d’ostracisme d’une fonction souvent décriée, mais jamais analysée.

Il est de bon aloi dans certaines sphères politiques d’opposer les patrons et les salariés, les DRH et les employés, quelles que soient les circonstances et la taille des entreprises. Alors oui, il y a des fruits pourris dans le verger des DRH, il y a des Didier Bille, l’auteur de ce pamphlet qui a tant amusé les médias il y a 2 ans. Mais non, il est faux d’affirmer que ces personnes représentent une profession en entier.

Combien de RH se triturent le cerveau pour concilier les exigences de croissance de l’entreprise avec les aspirations d’épanouissement personnel et professionnel des salariés ?

Combien de chefs d’entreprise ont mis le partage de la richesse, et pas seulement avec leurs actionnaires, au cœur de leurs valeurs ? Entre le nauséeux hashtag #balancetondrh et l’hallucinante chasse aux DRH de juin 2017, le DRH d’Air France qui doit fuir en laissant sa chemise, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans nos sociétés.

Le tissu social se délite, nos politiques s’en désolent, les modérés tentent l’apaisement sans se faire entendre, et les extrêmes de tous bords sont en train de gagner, aidés en cela par une crise économique et des médias en mal d’audience et en panne d’exigence déontologique. L’entreprise est peut-être le dernier bastion où la vie sociale, au sens d’interactions positives entre des individus, peut s’affirmer.

Les DRH, plus que jamais avec la Covid-19, sont sur tous les fronts, pour tenter justement de garder de la cohésion et du lien entre des gens qui ne se voient plus, ou seulement par écran interposé.

Notre métier, agence de communication RH, a rarement été aussi pris à partie : le mot Communication est plus lourd de sens aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été depuis que j’ai créé Ideuzo, il y a 13 ans.

Alors oui, maintenant ça suffit. Chaque ouvrier, chaque manager, chaque dirigeant, chacun d’entre nous, en tant que citoyen, devons cesser de laisser dire, de laisser faire. Dénonçons les comportements abusifs de certains, et témoignons des innombrables actions positives que des dizaines de milliers de RH et de dirigeants mettent en œuvre chaque jour, dans l’ombre, pour faire du mieux vivre ensemble une réalité.

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