Lors des recrutements, les compétences requises ne sont plus essentiellement techniques. Les compétences humaines prennent aujourd’hui le pas sur les hard skills et jouent un rôle primordial dans la prise de décision des DRH.
Ainsi, 62 % des dirigeants et managers sont prêts à recruter un collaborateur sur ses compétences comportementales. Esprit d’équipe, bonnes capacités relationnelles, adaptabilité, autonomie… font partie des exigences des recruteurs. Comment identifier ces qualités et capacités ? Pourquoi sont-elles aussi sollicitées ? Éléments de réponse.
Différents types de compétences sont actuellement reconnus : Les soft skills, littéralement « compétences douces », désignent les compétences comportementales, par opposition aux hard skills, les « compétences dures », ou les compétences techniques. Les premières arrivent en pole position. Un engouement grandissant.
Aujourd’hui, un candidat qui, en plus d’avoir de solides compétences techniques, possède les soft skills requises pour le poste à pourvoir, renforce nettement son employabilité.
Des qualités douces très prisées
Dans une offre d’emploi, le recruteur mentionne les compétences utiles au poste, et insiste, de plus en plus, sur les qualités du candidat qu’il recherche, en particulier les qualités relationnelles. C’est pourquoi, il peut être judicieux de faire apparaître les soft skills sur son CV.
Rien n’empêche de mettre en valeur ses compétences comportementales en leur consacrant une rubrique « Mes atouts », par exemple. Généralement, elles sont valorisées dans la lettre de motivation, en plus de sa page Linkedin.
En effet, c’est l’endroit idéal pour mettre en avant ses qualités, tout comme ses expériences professionnelles, et de démontrer ses compétences. Mais, dans la majorité des cas, c’est lors d’un entretien qu’il est demandé de lister ses qualités personnelles.
Le top des soft skills
En lien avec la crise sanitaire, les qualités appréciées par les employeurs sont désormais la coopération ou l’esprit d’équipe, l’adaptabilité et la communication. En effet, les modes de travail ont changé (télétravail, flexi-travail) et nécessitent davantage de transparence dans les échanges au sein des équipes.
Voici quelques exemples de compétences transversales, convoitées par les recruteurs : faire preuve d’adaptation, disposer d’aptitudes relationnelles, une bonne capacité de communication, une aptitude au travail d’équipe, une bonne gestion du stress, une gestion du temps efficace, être capable de prendre du recul et d’avoir un esprit critique sur son activité, mais aussi sur soi-même.
Selon le secteur d’activité, les qualités recherchées peuvent varier. Ainsi, dans le tertiaire ou le service à la personne, les qualités humaines telles que l’empathie et l’intelligence émotionnelle font partie des compétences recherchées.
Le type de poste aussi influe sur les soft skills, notamment lorsque cela concerne des fonctions managériales. Parmi les compétences les plus demandées chez un bon manager, on trouve le leadership, la capacité à prendre des décisions et à faire évoluer son équipe, ce qui implique des aptitudes interpersonnelles élevées. L’aptitude à la résolution de problèmes complexes fait également partie des qualités et compétences appréciées.
Un candidat qui possède des compétences différentes ou des compétences transversales comme parler plusieurs langues étrangères, pourra aussi faire la différence lors d’un recrutement.
Pourquoi est-il important de les détecter ?
Le modèle de la compétence le plus utilisé reprend la somme du savoir et savoir-faire et du savoir-être. Cependant, aujourd’hui, le savoir-être semble prédominant et être capable de le détecter conditionne la réussite d’un recrutement.
En effet, les aptitudes personnelles d’un collaborateur ont une soft skills d’une équipe. Ainsi, un candidat aura beau avoir les compétences nécessaires d’un point de vue technique, si le relationnel est compliqué et qu’il ne s’intègre pas dans l’équipe, cela se soldera par un départ. Ce qui représente également un coût pour l’entreprise.
Identifier le mode de fonctionnement et les capacités relationnelles d’un futur collaborateur est également essentiel pour la cohésion d’équipe, constituée elle-même de différentes personnalités. Une équipe soudée est bien plus motivée et donc plus productive. D’un autre point de vue, les habiletés relationnelles sont également un levier pour une expérience client réussie. L’entreprise gagne sur tous les fronts.
Comment reconnaître les compétences comportementales ?
S’interroger sur ses soft skills et celles de ses collaborateurs nécessite de prendre du recul et/ou d’avoir pu identifier les siennes, par l’auto-analyse, la formation, la pratique.
Une démarche personnelle
Un bilan de compétences permet d’analyser les aptitudes et compétences techniques, ainsi que les qualités acquises sur le plan personnel, au regard d’un projet. Par la suite, il peut servir de support de préparation pour un entretien d’embauche.
On peut s’appuyer dessus pour mettre en avant les compétences acquises d’un point de vue professionnel, mais aussi les compétences personnelles et les compétences relationnelles, en se limitant aux compétences clés nécessaires pour occuper le poste.
Au cours du recrutement
Subjectives, difficiles à mesurer, la question de l’évaluation des soft-skills se pose. Comment les intégrer au processus de recrutement ? Certains recruteurs, comme Pôle emploi, proposent des recrutements par habiletés (sans CV) où le candidat est mis dans une situation reproduisant un cas qu’il pourra rencontrer dans l’entreprise.
D’autres possibilités co-existent :
- les tests de personnalité
- les jeux de rôles
- les mises en situation avec des cas pratiques et l’observation du comportement
- l’escape game
- la prise de références
- le comportement sur les réseaux sociaux
- les entretiens en face à face
- les entretiens croisés
Par ailleurs, l’environnement professionnel permet de repérer les qualités humaines et relationnelles des collaborateurs. Dans la gestion des ressources humaines, cela peut être utile pour décider des mobilités internes.
Cependant, afin d’éviter les biais cognitifs, il est parfois recommandé de faire appel à des consultants externes. Mais, dans la majorité des cas, c’est en entretien en face à face qu’on demande au candidat de prouver ses compétences et de montrer ses qualités.
À travers ses qualifications, son parcours professionnel, le candidat doit démontrer des compétences techniques, et, avec des exemples, des situations professionnelles ou extra-professionnelles, mettre en avant les qualités attendues pour le poste qu’il vise, en particulier s’il possède de bonnes qualités relationnelles.
Comment faire évoluer ses aptitudes ? Aujourd’hui, s’il semble facile de se former pour acquérir des compétences techniques, il est également possible de se former aux soft skills, en ayant recours notamment au coaching pour développer ses qualités, en priorisant, si possible, les qualités recherchées par les employeurs. Certaines entreprises proposent également à leurs salariés des modules de formation pour développer leurs soft skills.
Cependant, une fois la théorie posée, développer certaines qualités nécessite de la pratique, et, surtout, cela implique du temps. De plus, améliorer ses qualités relève aussi l’expérience personnelle.
Les bénéfices des soft skills
Les soft skills ont un effet positif à la fois sur le développement personnel et sur la performance de l’entreprise.
La curiosité d’un collaborateur, par exemple, est une qualité personnelle qui peut booster ses connaissances et ses compétences. Elle favorise donc le fait d’être plus compétent à moyen terme. De plus, posséder de fortes qualités relationnelles aura un effet fédérateur lorsqu’il s’agit de travailler en équipe. Pour motiver, rien de tel qu’une personne enthousiaste et positive.
De fait, un salarié motivé est plus productif. En matière de gestion de projet, outre les qualités professionnelles demandées, des qualités relationnelles ou qualités interpersonnelles sont indispensables pour coordonner les différents acteurs. Les compétences générales, tout autant que les aptitudes personnelles et les capacités relationnelles, s’entretiennent et se renforcent durant la vie professionnelle.
De plus, avec l’accélération de la digitalisation et le développement de l’intelligence artificielle, les métiers sont amenés à se transformer. Les salariés devront donc aussi développer de plus en plus une forte capacité à travailler de manière agile. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour enrichir ses compétences.