8 actions concrètes pour améliorer la QVT dans son entreprise

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En ce mois d’octobre jalonné de dates symboliques – Octobre rose et la Journée mondiale de la santé mentale -, la focale se porte sur les questions de bien-être et de santé au travail. L’occasion toute trouvée de vous donner 8 pistes à explorer pour améliorer votre politique QVT (qualité de vie au travail). Suivez le guide !

Les enjeux stratégiques de la QVT en entreprise

Depuis quelques années maintenant, la qualité de vie au travail a conquis ses lettres de noblesse pour devenir un impératif stratégique – et plus simplement un accessoire ou étendard marketing. Et pour cause, les chiffres sont sans appel : selon le baromètre Qualisocial/ Ipsos, 1 salarié sur 4 se trouve en situation de santé mentale dégradée.

Une situation qui pèse lourdement sur les organisations avec un absentéisme qui coûte 60 milliards d’euros par an aux entreprises françaises. Pire encore : le présentéisme – ces collaborateurs physiquement présents mais mentalement absents – représente lui aussi un manque à gagner colossal de 13,2 milliards d’euros annuels.

Au-delà de ces considérations économiques, c’est avant tout le bien-être humain qui est en jeu. Derrière ces statistiques se cachent des femmes et des hommes qui souffrent : burn-out, anxiété, troubles du sommeil, dépression… Les conséquences d’un mal-être professionnel dépassent largement les murs de l’entreprise et impactent la vie personnelle, familiale et sociale des collaborateurs. Stress chronique, troubles musculo-squelettiques liés à de mauvaises conditions de travail, épuisement émotionnel : autant de maux et de risques psycho-sociaux (RPS) qui appellent une réponse urgente des employeurs.

Cette prise de conscience s’inscrit d’ailleurs dans un changement profond du rapport au travail depuis la crise sanitaire. Les candidats ne se contentent plus d’un salaire attractif ; ils cherchent du sens, de l’équilibre, du respect de leur santé physique et mentale.

Résultat ? Les entreprises qui font l’impasse sur la QVT peinent à recruter et voient leurs talents partir ailleurs. Dans ce contexte, elle n’est plus une simple question de générosité, mais est devenue un cercle vertueux où bien-être des salariés et performance économique se nourrissent mutuellement. Instaurer une politique QVT en 2025 est donc indispensable, et cela passe par la mise en place d’actions concrètes et mesurables qui répondent aux besoins réels des collaborateurs.

1. Aménager les locaux

Bien travailler n’est pas qu’une question de volonté. En tant qu’employeur, fournir à vos salariés un cadre de travail agréable, sain et adapté à ses fonctions fait partie de vos obligations légales. Si vos salariés travaillent quotidiennement sur écran, les bureaux doivent alors être aménagés selon des règles bien spécifiques stipulées dans le Code du Travail. Voici quelques-uns des aménagements à prendre en compte :

  • Pour chaque poste de travail, investir dans du mobilier ergonomique (bureaux assis-debout, fauteuils de qualité) pour réduire les troubles musculo-squelettiques et garantir la santé et le confort de chaque salarié.
  • Installer des écrans ajustables, qui doivent idéalement se situer à hauteur de yeux et à pas moins de 50 cm du visage, pour réduire la fatigue visuelle.
  • Prévoir des espaces de travail qui favorisent à la fois la concentration, la collaboration et la socialisation afin de répondre aux besoins variés des employés.
  • Optimiser l’éclairage naturel, contrôler la température et réduire les nuisances sonores avec des espaces phoniques adaptés. Privilégier des matériaux écologiques et des peintures sans COV pour préserver la santé des occupants.
  • Assurer un environnement tech-friendly avec une connexion wifi performante, des prises électriques en nombre suffisant et des espaces équipés pour la visioconférence.
  • Créer une atmosphère agréable avec des plantes vertes pour améliorer la qualité de l’air, une cuisine/office bien équipée et des coins café/thé conviviaux qui favorisent les échanges informels.
  • Prévoir des zones de détente et de bien-être (espace de relaxation avec des canapés, salle de sport, salle de méditation…) ainsi que des espaces de stockage personnels (casiers, armoires). Ces aménagements permettent aux collaborateurs de décompresser et de créer du lien social en dehors du poste de travail.
  • Garantir l’accessibilité de tous les espaces, notamment pour les personnes à mobilité réduite, en adaptant l’aménagement aux différentes morphologies et besoins spécifiques.

2. Mettre en place le télétravail hybride

En 2025, les salariés ont de fortes attentes concernant le télétravail, comme le montre l’étude “Ce que veulent les candidats” réalisée par Robert Half : sur le podium des critères cités par les candidats pour accepter un poste, on retrouve la flexibilité en troisième position.

Un chiffre qui témoigne d’un besoin croissant en termes d’équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Un modèle hybride, avec 2 à 3 jours de télétravail par semaine, permet ainsi de trouver un bon équilibre entre cohésion d’équipe et autonomie individuelle.

Cette organisation offre aux collaborateurs la flexibilité nécessaire pour gérer leurs contraintes personnelles (éviter les trajets, s’occuper des enfants, rendez-vous médicaux) tout en préservant les moments de collaboration spontanée et de partage d’équipe essentiels au bureau.

Dans la continuité de cette dynamique, de plus en plus d’entreprises explorent la semaine de 4 jours, souvent combinée au télétravail. Ce format repensé du temps de travail, sans perte de salaire, repose sur une meilleure organisation et une concentration accrue des tâches. Les premiers bilans sont prometteurs : baisse du stress, amélioration de la productivité et diminution de l’absentéisme.

Pour que ces dispositifs fonctionnent, il est crucial d’établir des règles claires et partagées : charte du télétravail, jours obligatoires en présentiel, objectifs mesurables, droit à la déconnexion, aménagement des horaires et équipement adapté pour le travail à domicile. Télétravail et semaine de 4 jours ne sont pas des gadgets RH, mais des outils de performance et de bien-être – à condition d’être pensés avec les équipes et adaptés à chaque contexte métier.

3. Encourager la pratique sportive

Favoriser la qualité de vie au travail, c’est aussi penser à la santé de ses collaborateurs. Et pour ce faire, rien de tel que de proposer une ou plusieurs pratiques sportives. De plus en plus d’entreprises offrent ainsi à leurs salariés la possibilité de suivre des cours de yoga matinaux, ou des séances de renforcement musculaire sur la pause du midi. D’autres offrent l’accès à une salle de sport ou à des équipements.

Un avantage bénéfique, puisqu’il renforce la cohésion d’équipe tout en stimulant la motivation et en réduisant le stress professionnel.

4. Proposer des opportunités de formation sur-mesure

Face à l’obsolescence des compétences et à la volatilité des nouvelles générations, la formation s’impose comme un pilier phare de la QVT. Non seulement elle permet de donner du sens au travail de chacun, mais aussi d’instaurer une culture d’apprentissage continu – indispensable pour fidéliser vos collaborateurs. Concrètement, cette démarche peut prendre plusieurs formes, souvent inscrite dans le cadre de votre plan de développement des compétences. Allouez un budget formation annuel à chaque salarié (entre 1 500 et 3 000 euros selon le niveau), en lui laissant le choix entre formations métier, soft skills ou même projets personnels qui peuvent enrichir ses compétences.

Organisez des conférences internes où les collaborateurs partagent leurs expertises, mettez en place du mentoring intergénérationnel, ou encore créez des parcours de mobilité interne pour éviter la routine.

L’important étant de personnaliser l’approche : un entretien annuel dédié au développement professionnel permet d’identifier les aspirations de chacun et d’adapter l’offre de formation. Certains préféreront des formations courtes et opérationnelles, d’autres s’épanouiront dans des cursus plus longs. Cette flexibilité témoigne de la confiance accordée aux collaborateurs et renforce leur sentiment d’appartenance à l’entreprise.

5. Faciliter la parentalité

Jongler entre vie professionnelle et parentalité est un véritable challenge, qui mène parfois les salariés à l’épuisement. Pour les accompagner en douceur dans cette transition de vie, les entreprises ont donc tout intérêt à développer une politique family-friendly qui va bien au-delà des obligations légales. Les enjeux sont considérables : de nombreuses femmes actives renoncent à des opportunités professionnelles pour s’occuper de leurs enfants. Un phénomène qui touche également de plus en plus les pères, qui souhaitent s’impliquer davantage dans l’éducation de leurs enfants. Face à cette réalité, les entreprises qui négligent cet aspect risquent de perdre des talents précieux ou de voir leurs collaborateurs-parents en situation de stress permanent.

Plusieurs leviers peuvent être activés pour soutenir concrètement la parentalité :

  • Aménager les horaires et autoriser les sorties anticipées pour récupérer les enfants à l’école ;
  • Proposer des horaires décalés pendant les vacances scolaires, accorder des congés supplémentaires lors des rentrées ;
  • Créer une crèche d’entreprise ou bien financer une place en crèche proche des bureaux ;
  • Mettre en place une conciergerie pour gérer les urgences (enfant malade, grève des transports),
  • Instaurer des espaces d’allaitement aménagés, ou encore garde d’enfants d’urgence en cas de problème de nounou.
  • Pendant les vacances scolaires, organiser des centres aérés en partenariat avec des associations locales.

Et surtout, cultiver une culture d’entreprise bienveillante vis-à-vis de la parentalité : accepter qu’un collaborateur quitte une réunion pour un rendez-vous médical de son enfant, comprendre les contraintes liées aux devoirs du soir, ou encore célébrer les naissances. Le tout pour créer un climat de confiance mutuelle où chacun peut s’épanouir pleinement dans ses différents rôles.

6. Organiser des événements de cohésion d’équipe

Rien de tel que des moments fédérateurs pour booster la QVT en entreprise ! En créant des temps d’échange informels entre les collaborateurs, vous renforcez la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance.

Planifiez des activités régulières, qui requièrent plus ou moins de ressources :

  • Un déjeuner d’équipe hebdomadaire ;
  • Un afterwork régulier pour célébrer une bonne nouvelle ;
  • Un café le lundi matin pour partir du bon pied pour la semaine et reconnecter entre collègues ;
  • Un événement sportif (marathon, compétition…) pour challenger les collaborateurs et stimuler leur motivation ;
  • Un team building trimestriel ou des soirées jeux ;
  • Un séminaire estival pour faire le point sur l’année passée et permettre à tout le monde de souffler avant la reprise.

Ces moments, qu’ils soient réguliers ou ponctuels, renforcent les liens et créent une culture d’entreprise positive.

7. Instaurer le mentorat entre collaborateurs

Le mentorat est un levier puissant de qualité de vie au travail, encore trop peu exploité. Il repose sur un principe simple mais redoutablement efficace : créer du lien entre collaborateurs, à travers des relations de transmission, de soutien et d’apprentissage.

Mettre en place un programme de mentorat au sein de votre entreprise présente de nombreux bénéfices :

  • Pour les nouveaux arrivants : un mentor facilite leur intégration, répond à leurs questions informelles et les aide à décrypter la culture d’entreprise.
  • Pour les mentors : cette responsabilité valorise leur expérience, renforce leur sentiment d’utilité et développe leurs compétences managériales.
  • Pour l’entreprise : cela favorise la transversalité, brise les silos et entretient une culture du partage.

Le mentorat peut prendre plusieurs formes : un binôme senior-junior pour favoriser l’intégration et la transmission des savoirs ; un reverse mentoring, où les plus jeunes accompagnent les plus expérimentés dans la maîtrise des outils numériques ; ou encore un mentorat entre pairs pour accompagner des évolutions de carrière internes.

Pour garantir le succès de cette démarche, structurez votre programme avec des objectifs clairs, des formations préalables pour les mentors, et des points d’étape réguliers. Une approche bien pensée permet de créer des liens solides, de favoriser le développement professionnel, et de renforcer l’attachement des collaborateurs à leur entreprise.

8. Mesurer et suivre la satisfaction au travail

On ne peut améliorer que ce que l’on mesure. En matière de qualité de vie au travail, il est donc crucial de mettre en place des outils de suivi réguliers pour comprendre les ressentis, les attentes et les besoins réels des équipes.

Voici quelques actions concrètes à instaurer :

  • Des enquêtes QVT anonymes, réalisées deux fois par an, pour recueillir les perceptions globales et détecter les signaux faibles (stress, charge de travail, reconnaissance, équilibre de vie).
  • Des entretiens de feedback à chaud, suite à une période intense ou à des changements organisationnels, pour anticiper les éventuels risques de démotivation ou d’épuisement.
  • Une boîte à idées digitale ou physique, accessible à tous les collaborateurs, pour favoriser l’expression continue des propositions et suggestions.
  • Un comité QVT pluridisciplinaire, composé de représentants de différents services, RH, managers et collaborateurs volontaires. Il se réunit régulièrement pour analyser les résultats des enquêtes, prioriser les actions et suivre leur mise en œuvre.
  • Des entretiens de départ systématiques, pour identifier les causes de désengagement ou de turnover et ajuster la politique RH en conséquence.

Enfin, il est essentiel de communiquer sur les résultats obtenus et les actions mises en œuvre. Cela prouve que la parole des collaborateurs est entendue et que l’entreprise s’engage réellement dans une démarche d’amélioration continue. Ce dialogue permanent installe une culture de la transparence et du respect mutuel, fondements durables d’une QVT efficace.

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