Nos conseils pour identifier ses soft skills & les valoriser

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Aujourd’hui, savoir manier un logiciel ou afficher un BAC+5 d’une grande école ne suffit plus pour se démarquer. Les entreprises recherchent bien plus que des compétences techniques, celles qu’on appelle hard skills. Ce qu’elles valorisent désormais, ce sont les soft skills : ces aptitudes humaines, relationnelles et comportementales qu’aucun diplôme ne certifie, mais qui font toute la différence dans le monde professionnel.

Mais comment identifier ses propres soft skills ? Et surtout, comment les mettre en valeur efficacement sur un CV ou lors d’un entretien ? On vous explique.

Pourquoi identifier ses softs skills est essentiel

Le temps où le diplôme ouvrait toutes les portes est révolu ! En 2025, alors que la guerre des talents fait rage, les managers ne se contentent plus d’un parcours académique impeccable ou d’une expertise technique.

Ce qu’ils recherchent, ce sont des collaborateurs capables de s’adapter à la culture d’entreprise, de communiquer efficacement, de résoudre des problèmes complexes et de travailler en équipe. Identifier ses soft skills, c’est donc prendre conscience de ses forces humaines, souvent invisibles mais pourtant décisives.

C’est aussi se donner les moyens de mieux se positionner sur le marché de l’emploi, en valorisant des qualités personnelles qui peuvent faire toute la différence entre deux candidats à compétences égales.

Les softs skills les plus recherchées par les entreprises

Le rapport Future of Jobs 2023 du World Economic Forum identifie les compétences comportementales et cognitives clés à cultiver d’ici 2027. Voici les plus importantes, détaillées une à une :

La pensée créative

Dans un monde saturé d’informations et de solutions standardisées, la créativité devient un levier de différenciation. Cette compétence consiste à imaginer des idées nouvelles, à sortir des schémas établis et à proposer des alternatives innovantes face aux défis. Elle est essentielle dans les secteurs en quête d’innovation, de storytelling, ou de résolution de problèmes complexes.

La pensée analytique

Savoir interpréter des données, structurer sa réflexion et poser un diagnostic clair sont des compétences fondamentales. La pensée analytique permet de prendre du recul, de faire des choix stratégiques et d’évaluer les conséquences à court, moyen et long terme. Elle est particulièrement prisée dans les fonctions de gestion, de stratégie, de finance ou d’ingénierie.

La littéracie numérique (digital literacy)

Au-delà de savoir utiliser un ordinateur, la littéracie numérique implique une compréhension critique des outils numériques, des environnements digitaux, de la cybersécurité, et des pratiques en ligne. Elle permet d’évoluer efficacement dans des écosystèmes technologiques en constante évolution, et de rester pertinent face aux exigences du monde du travail.

La curiosité et l’apprentissage continu

La curiosité n’est pas un simple trait de caractère, c’est une posture mentale. Elle pousse à explorer, à questionner, à apprendre continuellement. Elle alimente la capacité à innover, à anticiper les tendances, et à remettre en question ses propres certitudes. Dans un monde incertain, être curieux, c’est refuser la stagnation.

La résilience, la flexibilité et l’agilité

Face aux changements rapides et parfois imprévus, les professionnels doivent être capables de s’adapter sans perdre leur cap. La résilience permet de rebondir après un échec ou une crise. La flexibilité invite à revoir ses méthodes. L’agilité consiste à ajuster sa trajectoire avec réactivité et efficacité. Ces qualités sont devenues essentielles dans toutes les organisations modernes.

La pensée systémique

Cette compétence repose sur la capacité à comprendre les relations entre les différentes composantes d’un système – qu’il s’agisse d’une organisation, d’un marché ou d’un écosystème. Elle permet de saisir les effets en chaîne, de voir au-delà des causes immédiates, et de prendre des décisions plus globales, durables et interconnectées.

L’empathie et l’écoute active

Comprendre les émotions, les besoins et les points de vue des autres est une force relationnelle précieuse. L’empathie permet d’interagir de manière authentique, de prévenir les conflits et de favoriser un climat de confiance. L’écoute active, quant à elle, permet de vraiment comprendre avant de répondre, en valorisant les échanges humains.

Le leadership et l’influence

Le leadership ne se limite plus à diriger une équipe ; il s’agit d’inspirer, de motiver, de fédérer autour d’une vision partagée. L’influence repose sur la capacité à convaincre, à mobiliser et à susciter l’adhésion sans autorité hiérarchique. Ces compétences sont de plus en plus valorisées, même chez les collaborateurs non cadres.

La motivation et la connaissance de soi

Savoir ce qui nous anime, reconnaître ses forces, ses limites et ses valeurs, permet de mieux s’orienter, de rester aligné et de s’engager durablement. Une bonne connaissance de soi favorise la régulation émotionnelle, l’autonomie et la persévérance, autant de qualités recherchées dans des contextes où l’initiative et l’endurance mentale font la différence.

Le sens du service

Mettre les besoins des autres au centre de son action – qu’il s’agisse de clients, de collègues ou d’usagers – est une compétence clé dans un monde interconnecté. Le sens du service inclut l’écoute, la réactivité, la qualité relationnelle et la volonté d’apporter une vraie valeur ajoutée. Il contribue à la satisfaction client et à la réputation d’une organisation.

4 astuces pour identifier ses soft skills

1. Demander autour de soi

L’une des approches les plus accessibles consiste à interroger votre entourage – collègues, managers, amis ou proches – sur les qualités qu’ils perçoivent chez vous dans vos interactions quotidiennes. Posez-leur des questions ouvertes :

« Quelles sont mes forces relationnelles ou comportementales ? », « Dans quel type de situation est-ce que tu trouves que je me débrouille bien ? », « Quelles attitudes ou réactions trouves-tu caractéristiques chez moi ? »

Ces retours croisés permettent de mieux cerner vos soft skills avec un regard extérieur, plus objectif et moins biaisé par votre propre perception. C’est aussi l’occasion d’identifier des compétences que vous n’aviez peut-être jamais envisagées comme des atouts (ex. : rassurant, moteur dans une équipe, bon médiateur…).

Conseil : prenez en note les mots ou expressions qui reviennent fréquemment, cela dessinera une cartographie de vos soft skills les plus marquantes.

2. Analyser ses expériences passées

Prendre du recul sur son parcours est une démarche précieuse pour identifier ses soft skills. Vos expériences professionnelles, associatives, scolaires ou même personnelles sont riches en indices sur vos compétences comportementales. L’idée est de revisiter certains moments clés : situations complexes, réussites marquantes, échecs surmontés, relations de travail particulières, etc.

Posez-vous des questions comme :

  • Quelle posture adoptiez-vous dans un travail d’équipe ? Étiez-vous naturellement enclin à organiser, motiver, écouter ou résoudre les tensions ?
  • Quelles ont été vos plus grandes réussites ? Que disent-elles de votre manière de travailler (résilience, créativité, capacité d’adaptation…) ?
  • Comment avez-vous réagi face à l’imprévu, à un changement brutal ou à une pression importante ?
  • Quelles qualités les autres vous ont-elles reconnues dans ces contextes ?

En procédant ainsi, vous ferez ressortir des schémas récurrents dans votre comportement : par exemple, une aptitude à fédérer les autres, à rester calme dans les moments de tension, à faire preuve d’écoute active ou à prendre des décisions rapidement. Ces éléments forment un socle solide pour cartographier vos soft skills.

Conseil : notez ces observations noir sur blanc et essayez de les illustrer par des exemples concrets. Ce travail d’introspection vous servira aussi bien pour préparer un entretien que pour mieux vous positionner dans un projet professionnel.

3. S’appuyer sur les référentiels de soft skills

S’il n’existe aucune nomenclature officielle, plusieurs sont reconnus comme des références et peuvent vous aider à mieux comprendre où vous vous situez.

Citons le référentiel ROME, qui est utilisé par France Travail et très largement répandu. Il recense, métier par métier, les compétences attendues, y compris les compétences comportementales : sens de l’organisation, capacité d’écoute, gestion du stress, esprit d’équipe, etc. En consultant les fiches liées à vos expériences ou à vos objectifs professionnels, vous pourrez repérer les soft skills associées à votre parcours et identifier celles que vous possédez déjà.

4. Les plateformes de tests de soft skills

Pour celles et ceux qui préfèrent une approche plus structurée et individualisée, les tests de soft skills disponibles en ligne sont un excellent point de départ. Ces outils permettent d’explorer votre profil comportemental à travers des questionnaires psychométriques ou des mises en situation, souvent inspirés des pratiques RH en entreprise.

Parmi les tests les plus accessibles, on peut citer :

  • Le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator), qui classe les individus selon 16 types de personnalité à partir de préférences cognitives et relationnelles. Il peut vous aider à mieux comprendre comment vous prenez des décisions, interagissez avec les autres, gérez le stress ou abordez les problèmes.
  • Le test DISC, qui identifie quatre grands styles de comportement (Dominance, Influence, Stabilité, Conformité). Il est particulièrement utilisé dans les contextes professionnels pour améliorer la communication et la collaboration.
  • Le Big Five (ou test OCEAN), qui évalue cinq dimensions majeures de la personnalité : Ouverture, Conscience, Extraversion, Agréabilité et Névrosisme. Il est largement reconnu pour sa robustesse scientifique.

Ces outils ne donnent pas une vérité absolue, mais ils fournissent une base de réflexion intéressante pour mettre des mots sur votre fonctionnement naturel. En croisant leurs résultats avec vos propres observations et les retours de votre entourage, vous obtiendrez un portrait plus complet de vos soft skills.

Conseil : utilisez ces tests comme des tremplins, pas comme des verdicts. Ce qui compte, c’est de vous en servir pour nourrir votre réflexion, gagner en confiance, et mieux valoriser vos qualités dans vos projets professionnels ou personnels.

Comment mettre en avant ses soft skills dans un CV ?

Pour que vos soft skills aient un véritable impact, encore faut-il savoir les présenter efficacement dans un CV !

Plutôt que de les lister mécaniquement dans une rubrique générique intitulée “Compétences”, il est bien plus stratégique de les contextualiser. Autrement dit, illustrez-les à travers vos expériences concrètes. Par exemple, si vous avez exercé en tant que chef de projet, vous pouvez souligner des qualités comme le sens de l’écoute, la gestion du stress, l’esprit d’équipe ou encore le leadership, en les intégrant dans la description de vos missions :

“Encadrement d’une équipe de 8 personnes, coordination interservices et animation de réunions hebdomadaires dans un climat de confiance et d’écoute active.”

Cette approche donne de la crédibilité à vos soft skills : vous ne vous contentez pas de les revendiquer, vous démontrez que vous les avez mises en pratique dans un contexte professionnel réel.

Combien de soft skills faut-il mettre sur un CV ?

Il est tentant de vouloir en dire beaucoup… mais la qualité prime sur la quantité. Inutile d’énumérer dix qualités : sélectionnez 3 à 5 soft skills maximum, en lien direct avec le poste visé. Chaque compétence doit être pertinente, illustrée et cohérente avec votre parcours.

Comment valoriser ses softs skills en entretien

Comme pour le CV, inutile d’énumérer une liste d’adjectifs pour parler de vos soft skills en entretien ! Non : vous devez dépasser la classique opposition entre “points forts/ points faibles” pour raconter vos soft skills. Évoquez une situation bien précise – qu’elle soit professionnelle ou personnelle – et la manière dont vous l’avez gérée, en mettant en lumière les qualités humaines que vous avez mobilisées.

L’entretien vous offre surtout une opportunité unique par rapport au CV : incarner vos soft skills en direct. Posez des questions pour illustrer votre curiosité. Adaptez-vous aux échanges pour montrer votre flexibilité. Écoutez attentivement pour faire ressortir votre sens de l’écoute. Bref, faites de l’entretien un terrain d’expression naturelle de vos compétences humaines.

Cette approche est d’autant plus essentielle lorsqu’il s’agit de passer par un assessment center, où vos comportements, votre communication et vos réactions sont observés en situation réelle. Dans ce cadre, vos soft skills ne se disent pas : elles se vivent et se démontrent.

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