« Avec toutes les offres disponibles en ligne, pourquoi venir encore dans un salon de l’emploi comme celui-ci ? ». On a posé la question à des recruteurs et des candidats à l’occasion du salon Carrefours pour l’emploi à Niort, le 5 juin 2025.
Côté candidat : faire la différence
À l’heure où les offres d’emploi foisonnent sur les jobboards et autres réseaux sociaux professionnels comme Linkedin, qu’est-ce qui motive encore les candidats à se déplacer dans un salon pour l’emploi ? Pourquoi venir passer plusieurs heures sur place quand ils peuvent répondre à une annonce en quelques clics ?
La réponse est simple : dans un contexte où les candidatures restent souvent sans réponse et où le ghosting est devenu monnaie courante, les candidats cherchent à reprendre la main.
Participer à un salon, c’est l’occasion de se présenter autrement qu’à travers un simple CV envoyé en ligne. C’est une manière directe de capter l’attention des recruteurs, d’échanger en face-à-face, de montrer sa motivation, son énergie – bref, de créer un lien humain.
“C’est important pour moi de venir me présenter pour expliquer mon parcours, mon choix de réorientation. C’est beaucoup plus simple de le faire en tête-à-tête que de l’expliquer en ligne”.
En venant sur place, les candidats augmentent leurs chances de se faire remarquer, de réseauter efficacement et, surtout, de sortir de l’anonymat digital. Une manière concrète de faire la différence dans un univers de plus en plus standardisé.
Côté recruteur : redonner du sens à la rencontre
À l’heure des candidatures automatisées et des entretiens en visio, les salons de l’emploi comme celui de Niort permettent aux recruteurs de revenir à l’essentiel : rencontrer les candidats, pour de vrai. Pour beaucoup, c’est une manière de dépasser les limites des outils numériques, souvent perçus comme réducteurs.
« Lorsqu’on passe par une Cvthèque, tous les CV se ressemblent. Pour peu qu’un candidat soit un peu maladroit sur son CV, ça ne veut pas dire qu’il n’est pas compétent dans la vraie vie. »
Face aux écrans, les échanges peuvent être faussés, froids, parfois impersonnels. Le salon devient alors un espace de dialogue authentique, où l’on peut détecter un potentiel, une énergie, une envie qui ne transparaissent pas forcément sur papier ou à travers une caméra.
« On veut garder ce contact et ce lien en vis-à-vis pour rencontrer les gens avec qui on va travailler. »
Au-delà de l’intérêt immédiat – certains recruteurs reconnaissent avoir déjà trouvé des profils pertinents lors d’anciennes éditions – le salon joue aussi un rôle stratégique. Il permet de présenter son entreprise, valoriser ses métiers, nourrir un vivier de talents, et s’inscrire dans une dynamique territoriale.
« Ça nous permet de présenter notre offre et c’est un soutien au territoire. Les entreprises ont besoin de talents futurs et on vient pour constituer ce vivier. »
En somme, malgré les outils digitaux toujours plus puissants, le besoin de lien direct reste intact. Car, comme le rappelle un recruteur :
« La vie est un éternel recommencement. On voit bien que les humains ont besoin de dialoguer, et même quand ça se fait en visio, les échanges sont parfois faussés. »